Éparpillées “façon puzzle” !

Aujourd’hui, on n’imagine pas le Louvre sans elles, pourtant l’arrivée de certaines œuvres parmi les plus connues n’a pas été sans mal !

La Victoire de Samothrace par exemple… quelle épopée ! Au 19^e siècle, l’archéologue Charles Champoiseau explore l’île de Samothrace. Au bas d’une montagne, il découvre cette grande statue en marbre… Enfin, il découvre des fragments de marbre qui constituent la statue. 

Comme beaucoup d’autres œuvres antiques, elle est cassée en… plus de 100 morceaux ! Champoiseau décide de les ramener à Paris, dans des caisses réparties sur trois bateaux différents. Après avoir traversé la Méditerranée, le trajet se termine en train depuis Toulon.  L’expédition est compliquée et elle met plus d’un an pour parvenir jusqu’au Louvre. Et là, lorsqu’on ouvre les caisses, on s’aperçoit que les fragments ont été mal emballés et qu’ils se sont à nouveau cassés. Voilà les conservateurs du musée avec un puzzle à plusieurs centaines d’éléments pour reconstituer une statue de 2,75 mètres… Ils y parviendront bien sûr, ils vont même renforcer sa structure et compléter certaines parties (comme les ailes). Il lui manque toutefois la tête et les bras qui n’ont pas été retrouvés à l’exception d’une main découverte presque 100 ans après les premiers fragments.

Le grand Sphinx de Tanis lui aussi a connu une arrivée remarquable au musée… une entrée pharaonique pourrait-on dire. La sculpture taillée dans un unique bloc de granit rose pèse 12 tonnes. Le Sphinx est long de 4,80 mètres, mesure 1,80 de haut et 1,50 de large… Autant dire qu’il ne passe pas par les portes ! Alors, comment a-t-on fait pour l’installer à l’entrée des collections égyptiennes, au beau milieu du musée ? À œuvre exceptionnelle, moyens exceptionnels : on a percé une brèche dans le mur de la cour carrée pour le faire entrer !